Archives Mensuelles: avril 2012
Fin de voyage
Lever tôt pour une ballade en long trail dans les Khlongs, on accède à l’embarcadère à la station Saphan Taksin du skytrain et les tarifs sont fixés d’avance, le trajet en principe aussi, mais les innondations récentes sont un bon prétexte pour l’écourter, pour le même prix (1200 baths, une grosse somme ici !).
Les khlongs charrient branches cassées et déchets en tous genres entre les immeubles flambant neuf et les baraques brinquebalantes, haut perchées sur leur pilotis ou à ras des flôts saumâtres, une petite mamie fait sa lessive, une autre nous accoste de sa modeste embarcation, nous lui achetons une bouteille d’eau, le bric à brac très plastique kitsch en guise de souvenirs ne nous séduit pas vraiment ! un peu plus loin un varan avance lourdement à la rencontre d’une aigrette incroyable de blancheur, les dos brillants de carpes koï près d’un temple, le dos doré d’un bouddha.
Nous écourtons notre ballade en bateau pour visiter le Wat Arun, temple de l’aube. Je grimpe les marches raides pour voir la vie d’ici-bas, d’en haut. Tout tapissé de porcelaine multicolores, de haut en bas, apsaras et guerriers chacun chez soi, sublimés par la lumière de ce jour là …
Un bac nous emmène de l’autre côté de Chao Praya River, et nous errons dans ce qui doit être les halles de Bangkok, mille petites mains affairées à trier, trancher, couper, emmailloter les légumes, légumineuses, piments, fleurs … Les porteurs fendent l’air avec leurs grands paniers d’osier posés sur un diable, délicieuses odeurs d’herbes aromatiques et fétides odeurs de poisson se côtoient.
Un aimable monsieur entame la conversation et nous concocte un petit tour spécial attrape gogo, de mèche avec un jeune conducteur de tuk tuk qui va nous emmener, pour 50 bath (un peu plus d’un euros) nous rassasier d’une soupe de nouilles (moins d’un euro) et nous emmener pour « le plaisir des yeux » dans un genre de temple un peu particulier, dédié aux pierres semi précieuses montées en bijou de mauvais goût, le jeune homme nous demande de nous attarder un peu, pour qu’il puisse bénéficier d’un bon d’essence (c’est le deal, apparemment…) avant de nous emmener vers le temple du Bouddha chanceux, puis au quartier chinois où V. se fait couper les cheveux par une petite mamie joyeuse, dans le décor vénérable d’un coiffeur à l’ancienne, le Roi, Bouddha et des oiseaux de porcelaine partagent la vedette avec une télé allumée, au milieu d’un fouillis d’idéogrammes, de plantes et de tout un tas de fiole au contenu indéterminé.
Un vieux monsieur entre, auquel une des dames présente une petite serviette humide avec laquelle il s’essuie consciencieusement le torse et les aisselles, avant de disparaître, soutenu par elle, dans l’arrière boutique…
Un massage des pieds et un repas peu convaincant plus tard, retour dans nos pénates.
Voila le dernier jour, cartes postales, déjeuner sous les manguiers d’un paisible jardin naufragé au milieu de la cohue, 4 chemises de soie sous le bras, le tailleur vient procéder aux derniers essayages pour V. transfert au « convenient hôtel » proche de l’aéroport, où je m’abandonne aux mains expertes d’une dame qui dénoue chaque muscle de mon corps dans un bienfaisant massage à l’huile (rien à voir avec les toniques massages thailandais et autres massage des pieds, assez surprenants … et vivifiants).
La nuit est brève, dans la chambre à côté des hommes parlent et rient trop forts, oublient de dormir, à l’aube, il faut pourtant partir.
Bye bye Koh Lanta
A la terrasse du Krabi River Hôtel, un grand café, un peu de frais, attente de l’heure de départ pour l’aéroport, retour à Bangkok. Plein soleil et grosse chaleur. Réveil à l’aube, entassés dans un énième 4×4 jusqu’au port (le transfert est compris dans le prix du billet de bateau Koh Lanta / Krabi) belle croisière ; adieu au golfe d’Adaman, ses falaises gris bleu dans le matin. A Koh Jam les long trails accostent le bateau pour embarquer les touristes sur leur île, le passage d’un bateau l’autre est folklorique.
Du port, un taxi nous emmène en ville et garde nos bagages, nous longeons la rivière sous un soleil écrasant, déjeuner et farniente, aéroport encore, où F se pose pour un départ le lendemain matin, fatigués nous regardons du taxi qui nous emmène à l’hôtel, Bangkok illuminée, un asiadisney gigantesque paré des lumières de Noël.
excursion aux 4 îles
Dernier jour à Koh Lanta, pleine mer, plein soleil : le choix du jour ! Un pick up nous emmène au sud est de l’ïle, vers le parc national, l’ile y est superbe de verdure et de mer, un long trail boat nous attend et récupère ,au passage un couple de jeune gens, qui vont se mettre à l’eau avec masques et tuba, comme nous, avant de se faire déposer un peu plus loin avec leur énormes valises , deux silhouettes décalées, égarées sous le soleil écrasant d’une plage déserte, la jungle comme fond d’écran.
La deuxième pause est dédiée à la grotte d’émeraude, l’attraction de l’excursion ! C’est vrai qu’il a fière allure ce trou de lumière du bout du monde, auquel on accède après avoir nagé une petite centaine de mètres dans le noir d’une grotte, ancien repaire de pirate et recoin secret de chasseurs de nids d’hirondelle, elle est bien séduisante cette plage grande comme un mouchoir de poche, engoncée dans un corset de falaises toutes tapissées d’une végétation exubérante.
Et bien sûr je ne suis pas la seule à suivre le guide qui fait un usage fantaisiste de son gilet de sauvetage, l’enfilant comme une barboteuse, ce qui lui donne une allure cocasse, avançant à reculons, une lampe anémique sur le front qui nous sert de fanal dans l’obscurité … Il y a nous, et une ou deux grappes d’asiatiques accrochés les uns aux autres et le tout à leur guide qui s’agite pour entraîner son petit monde à l’aventure…
Déjeuner à l’ombre d’une longue plage blonde, puis halte en pleine mer, au-dessus des coraux où de sympathiques poissons imprimés de frais jouent à cache cache couleur, pour le plaisir du regard et du doux bercement des bras de la mer, se laisser porter, rêver en apesanteur, le bonheur !
PS : C’est bien joli mais il manque une île dans tout ça ! où elle est ? je ne sais toujours pas !
2ème PS : pas de photo ou presque pour les beautés de ce jour là, …Hélas, floutée la joliesse de la grotte d’émeraude … raté le portrait des petits poissons…
Vtt, long trail, mangrove et fish farm
Fenêtres grandes ouvertes sur la lourdeur de l’après midi, retour de notre excursion du jour (négociée pour éviter le spectacle de singe savant incluse – quelle drôle d’idée – dans la formule « VTT – Trail boat dans la mangrove »)
Un pick up nous a emmené à fond la caisse vers le nord de l’ile, sa partie sauvage, jusqu’à une petite ville où nous prenons possession de nos vélos, 2 VTT hors d’âge, dont le mien a le pneu avant sous gonflé.
Un bac de bois vermoulu et son passeur parcheminé nous emmènent sur l’autre rive, longue ballade entre les rizières d’abord, d’où émergent parfois un chapeau , parfois un oiseau bleu métallique, ou volent au vent des sachets de plastiques épouvantails de fortune, vie villageoise d’un autre temps que le nôtre, un arrêt pour acheter de l’eau fraiche et des bananes frites, nous quittons la route pour une piste de latérite où notre guide s’essouffle, pédale à la traine, nous trouve « very strong » et met pied à terre à la moindre petite côte, à droite, à gauche hévéas et palmiers, ananas aussi, plantés serrés, pas un chat sur la piste, ni un singe d’ailleurs, au bout du chemin un village sur pilotis, debout dans la vase, deux trois petits cabris à l’abri d’une cage et des oiseaux aussi, un gamin au regard malin qui nous accompagnera avec son père, conducteur du long trail boat.
Embarcadère aux planches disjointes, échelle instable aux barreaux très espacés sur lesquels le petit descend avec agilité, nous un peu moins, jusqu’au bateau qui nous attend !
Le long trail boat glisse sur l’eau boueuse, entre les ilots dévorés de mangrove, labyrinthe vert sombre sous le ciel gris de ce jour là, jusqu’à la ferme des poissons, coquette maison perchée sur l’eau, où nous retrouvons V. épuisé et ravi de sa matinée en Kayac, déjeunons du sempiternel riz frit, sous les photos de la famille qui vit là et meurt aussi, si l’on en croit la photo d’un bébé endormi pour l’éternité dans son linceul tout blanc.