Dévorée par les moustiques cette nuit, ai résisté à l’appel du muezzin, dérivant entre rêve et sommeil sur mon grand lit aux voiles ramassées, avant de me lever pour acheter un billet pour le bateau public qui m’emmènera à Gili Air.
Petit déjeuner, un couple anglophone s’installe et l’un et l’autre se plonge derechef sur sa tablette. Absorbé. Regard fasciné par l’écran, Quelques gestes sporadiques pour chasser une mouche inopportune. Étranges étrangers absents. Le silence ourlé de chant d’oiseaux pour moi seule qui l’écoute.
Entre Gili Meno et Gili air le bateau public coûte une poignée de roupies (20.000 exactement, moins de 2 €),
Gili Air, plus grande, plus construite, plus touristique (mais moins que Trawangan, où je ne suis pas allée) : je m’offre un tour de l’île en cidomo (100.000 roupies un peu plus de 8 euros),
Entre deux séries de warung, des petites filles jouent à la marchande avec des emballages vides. Au loin longue perche au bout des bras une ligne de pêcheurs à pieds. Sous un auvent de fortune des hommes raccomodent leur filet, quelques vaches résistantes sur les terrains encore à vendre, et le klaxon du marchand de glace sur son vélo
.
Je me fais déposer à la plage pour planer encore entre deux eaux, contempler d’autres coraux hantés par d’autres habitants. Dans le bar où je pose mes affaires,une maman voilée et son bébé au sein, et personne d’autre, au loin Gili Meno comme un trait sur la mer,
Fou rire sur le bateau du retour avec une petite vieille. Le grand jeu du coucher de soleil sur Gili Meno, le trafic intense des bateaux au loin.
A Gili Meno je dine au « Jali Café » le mie goreng est le moins cher, et il est très bon. La patronne me confie qu’elle est heureuse aujourd’hui car elle a du monde (c’est à dire, qu’en dehors de moi, il y a un couple installé .. les quelques touristes de l’île sont concentrés dans le plus grand warung, le plus éclairé, avec sono et barbecue géant chaque soir, j’y ai dîné une fois mais je préfère ce modeste warung là, désert)
Abi, le neveu du propriétaire s’ennuie un peu, il vient parler avec moi, me raconte qu’il vit la plupart du temps en Australie mais qu’il aide son oncle quand il vient à Meno.
BTN me dit-il … « better than nothing » (mieux que rien), évoque la Bambou House qu’il a fait construire pour la louer. Dans ses rêves, car je n’ai vu qu’une cabane fatiguée à l’emplacement qu’il m’a indiqué. Il joue de la guitare et chante des chansons à mi-voix, rien que pour moi. « Jali café », Joli moment.
la photo des réparateurs de filet est comme un rêve…
merci Geneviève