Toute entière précipitée dans un réel éphémère, une réalité transitoire et poétique. Les petits riens sont déjà des histoires. Je démêle et emmêle tour à tour le fil des heures, celui infini des secondes.
Posée là. Joyeuse. Sans attache.
D’abord entendu le craquètement, puis vu les cigognes, par couples, posées droites sur leur nid. Les cormorans s’envolent lourdement, à grand bruit. Les cygnes regroupés comme une installation immaculée sur l’eau mouvante.
Je marche seule. Qu’est-ce qui dans ce silence et cette solitude m’attire tant ? Ce sont des moments où j’ai envie de m’abstraire, me retirer dans une bulle perméable au vent du monde.
« Je l’avais toujours connue fascinée par le miroitement des jours qui passent, qu’ils aient été sombres ou gais »
Marguerite Duras « La vie tranquille »