J’ai laissé les rideaux ouverts, avec vue sur la mer, et c’est l’aube rose dorée qui me réveille, les oiseaux chantent ici et les bateaux de pêcheurs glissent silencieusement sur l’eau, première tentative de snorkeling à 6 h du matin, seule en tête à tête avec des myriades de poissons : jaune éclatant, bleu électrique, noir métallique, des petits, des moyens, des gros, les longues chevelures des anémones, le silence de cette lente chorégraphie aquatique, l’immensité que l’on pressent…

Le retour des prahus, après la pêche le matin, comme de gigantesques insectes en équilibre sur l’eau
Je suis la seule hôte des 3 bungalows : pas grand monde à Amed en ce moment, et c’est tant mieux, quelques babas cool, un ou deux couples esseulés, j’aime bien que cela soit comme ça, une vie au ralenti, des panneaux vacancy room un peu partout.
Ketut, le propriétaire me dit que c’est difficile, son crédit à la banque lui procure du stress. Il me montre la photo de son joli petit garçon de 3 ans, celle de sa femme avant leur mariage et s’enquiert de « where is my husband ? »…
Au petit déjeuner, un klaxon insistant, le marchand ambulant du matin en scooter avec une petite boite rose, dans laquelle se blottissent des friandises étrangères à ma gourmandise.

Daimon sur la plage de Tumlaben
Daimon, mon chauffeur du jour, m’emmène faire du snorkelling en scooter, de criques en criques et jusqu’à Tumlaben où la proximité des abysses et le mouvement puissant de la mer écourte la contemplation des poissons, des garçonnets se baignent tout nus et réclament à grand cris « photo » « photo » ils prennent la pause à l’asiatique et sont bien drôles nus et brillants de l’eau de mer.

Baignade entre copains sur la plage de tumlaben
Daimon suggère de m’emmener à la cascade de Unjung et nous prenons la route, trop fréquentée, alors demi-tour et je me pose à la terrasse de Sinar Bali 2 pour déjeuner et boire un café bali un peu amer. Ecrasées de soleil les guest houses somnolent, seules les voix des enfants et le pépiement de quelques oiseaux ponctués du vrombissement d’un scooter de temps en temps.

Paysage le long de la route entre Tirta Gangga et Amed
Les jeunes hommes amis du boss ont le pantalon taille basse sur le caleçon, un clou planté dans l’oreille, voire une mèche folle et rousse et 3 poils follets sur le menton.
Je joue avec le petit garçon et papote avec la femme du boss (20 ans !) au son du gérantang (gamelan en bambou). C’est la petite Comeng ensuite qui réclame une photo, avec qui je joue, joyeuse et légère.

sur la terrasse du restaurant, le fils et la nièce de Ketut

La femme et le fils de Ketut, « boss » du Sinar Bali 2

Comeng espiègle petite fille

Comeng et son papa
J’attends 16 h pour aller snorkeller à Jemeluk, et y contempler ensuite, d’une hauteur, le coucher de soleil sur le Mont Agung.

Embarquement immédiat pour snorkeller à Jemeluk
O planer au milieu des poissons, s’émerveiller de leurs couleurs chatoyantes dans les rayons du soleil, courses poursuites, rencontres étonnées, banc de sérieux tout de noirs parés avec une coquetterie orange au niveau de la queue, tout petit coloré chuchotant à l’ouïe de bien plus gros que lui, les coraux comme des sculptures qui respirent doucement, palpitant de la vie de tous ses habitants, ô se laisser porter hors du temps dans cette douceur multicolore.

Coucher de soleil sur le mont Agung, vue des hauteurs de Jemeluk
Nous ne sommes pas les seuls à attendre le coucher du roi soleil mais pas si nombreux non plus et c’est si doux d’être là,de laisser l’horizon se colorer de rose et de mauve et s’effacer tout doucement dans le bleu intense de la nuit..
Douche sous la lune, je mets mon réveil à 5 h 30 pour me régaler de l’aurore, entends dans la nuit noire, un « madame » « madame » insistant : un petit monsieur tout fripé est là qui s’excuse abondamment, déclare être le chauffeur de l’hôtel et me demande si j’ai besoin de ses services. Malheureusement (pour lui) j’ai déjà réservé la suite de mon escapade et il s’efface dans l’ombre du jardin, déçu et très poli, tout en « sorry to disturb you » (désolé de vous avoir dérangée).
Le warung à côté bruisse de monde mais j’ai envie de solitude ou plutôt j’ai déjà fait le plein de rencontres sympas, j’ai envie d’une pause, d’être là, avec juste ce qu’il faut de conversations aléatoires dans nos mauvais anglais respectifs.