Le long de la route des Pêches, qui mène à Ouidah port(e) de départ des esclaves pour les colonies, une mer bleu intense brodée de blanc.
A intervalles réguliers, les pêcheurs aidés de la population du village, y compris les femmes enceintes ou leur bébé dans le dos, les deux à la fois parfois, s’arcboutent pour hisser la lourde pirogue sur la plage, où ils pourront se partager la manne arrachée à la mer.
Il y a la piste ocre, l’on y croise des fillettes à peine plus grandes que les bébés qu’elles portent sur le dos, un temple vaudou, quelques paillotes déglinguées au nom rêveur de côte d’Azur, des litanies de marcheurs, la démarche altière sous d’imposants chargements, des chevrettes, un cochon, des agneaux, quelques poules, un berger sous un grand chapeau, de maigres zébus, trois chiens squelettiques, et des dormeurs, à même le sol ou sur une natte pour les mieux lotis, debout la tête posée sur les bras, sur l’étroite selle d’un zem, sur le comptoir d’une minuscule boutique au toit de chaume…