Fin de voyage

Lever tôt pour une ballade en long trail dans les Khlongs, on accède à l’embarcadère à la station Saphan Taksin du skytrain et les tarifs sont fixés d’avance, le trajet en principe aussi, mais les innondations récentes sont un bon prétexte pour l’écourter, pour le même prix (1200 baths, une grosse somme ici !).

Khlong à Bangkok après les inondations de 2011

Khlong à Bangkok après les inondations de 2011

Les khlongs charrient branches cassées et déchets en tous genres entre les immeubles flambant neuf et les baraques brinquebalantes, haut perchées sur leur pilotis ou à ras des flôts saumâtres, une petite mamie fait sa lessive, une autre nous accoste de sa modeste embarcation, nous lui achetons une bouteille d’eau, le bric à brac très plastique  kitsch en guise de souvenirs ne nous séduit pas vraiment ! un peu plus loin un varan avance lourdement à la rencontre d’une aigrette incroyable de blancheur, les dos brillants de carpes koï près d’un temple, le dos doré d’un bouddha.

Nous écourtons notre ballade en bateau pour visiter le Wat Arun, temple de l’aube. Je grimpe les marches raides pour voir la vie d’ici-bas, d’en haut. Tout tapissé de porcelaine multicolores, de haut en bas, apsaras et guerriers chacun chez soi, sublimés par la lumière de ce jour là …

Wat Arun Bangkok

Wat Arun Bangkok

Un bac nous emmène de l’autre côté de Chao Praya River, et nous errons dans ce qui doit être les halles de Bangkok, mille petites mains affairées à trier, trancher, couper, emmailloter les légumes, légumineuses, piments, fleurs … Les porteurs fendent l’air avec leurs grands paniers d’osier posés sur un diable, délicieuses odeurs d’herbes aromatiques et fétides odeurs de poisson se côtoient.

Un aimable monsieur entame la conversation et nous concocte un petit tour spécial attrape gogo, de mèche avec un jeune conducteur de tuk tuk qui va nous emmener, pour 50 bath (un peu plus d’un euros)  nous rassasier d’une soupe de nouilles (moins d’un euro) et nous emmener pour « le plaisir des yeux » dans un genre de temple un peu particulier, dédié aux pierres semi précieuses montées en bijou de mauvais goût, le jeune homme nous demande de nous attarder un peu, pour qu’il puisse bénéficier d’un bon d’essence (c’est le deal, apparemment…) avant de nous emmener vers le temple du Bouddha chanceux, puis au quartier chinois où V. se fait couper les cheveux par une petite mamie joyeuse, dans le décor vénérable d’un coiffeur à l’ancienne, le Roi, Bouddha et des oiseaux de porcelaine partagent la vedette avec une télé allumée, au milieu d’un fouillis d’idéogrammes, de plantes et de tout un tas de fiole au contenu indéterminé.

V. chez le coiffeur, dans le quartier chinois de Bangkok

V. chez le coiffeur, dans le quartier chinois de Bangkok

Un vieux monsieur entre, auquel une des dames présente une petite serviette humide avec laquelle il s’essuie consciencieusement le torse et les aisselles, avant de disparaître, soutenu par elle, dans l’arrière boutique…

Un massage des pieds et un repas peu convaincant plus tard, retour dans nos pénates.

Voila le dernier jour, cartes postales, déjeuner sous les manguiers d’un paisible jardin naufragé au milieu de la cohue, 4 chemises de soie sous le bras, le tailleur vient procéder aux derniers essayages pour V. transfert au « convenient hôtel » proche de l’aéroport, où je m’abandonne aux mains expertes d’une dame qui dénoue chaque muscle de mon corps dans un bienfaisant massage à l’huile (rien à voir avec les toniques massages thailandais et autres massage des pieds, assez surprenants … et vivifiants).

La nuit est brève,  dans la chambre à côté des hommes parlent et rient trop forts, oublient de dormir, à l’aube, il faut pourtant partir.

Bye bye Koh Lanta

A la terrasse du Krabi River Hôtel, un grand café, un peu de frais, attente de l’heure de départ pour l’aéroport, retour à Bangkok. Plein soleil et grosse chaleur. Réveil à l’aube, entassés dans un énième 4×4 jusqu’au port (le transfert est compris dans le prix du billet de bateau Koh Lanta / Krabi) belle croisière ; adieu au golfe d’Adaman, ses falaises gris bleu dans le matin. A Koh Jam les long trails accostent le bateau pour embarquer les touristes sur leur île, le passage d’un bateau l’autre est folklorique.

Brume sur le paysage entre Koh Lanta et Krabi

Brume sur le paysage entre Koh Lanta et Krabi

Du port, un taxi nous emmène en ville et garde nos bagages, nous longeons la rivière sous un soleil écrasant, déjeuner et farniente,  aéroport encore, où F se pose pour un départ le lendemain matin, fatigués nous regardons du taxi qui nous emmène à l’hôtel, Bangkok illuminée, un asiadisney gigantesque paré des lumières de Noël.

excursion aux 4 îles

Dernier jour à Koh Lanta, pleine mer, plein soleil : le choix du jour ! Un pick up nous emmène au sud est de l’ïle, vers le parc national, l’ile y est superbe de verdure et de mer, un long trail boat nous attend et récupère ,au passage un couple de jeune gens, qui vont se mettre à l’eau avec masques et tuba, comme nous,  avant de se faire déposer un peu plus loin avec leur énormes valises , deux silhouettes décalées, égarées sous le soleil écrasant d’une plage déserte, la jungle comme fond d’écran.

La deuxième pause est dédiée à la grotte d’émeraude, l’attraction de l’excursion ! C’est vrai qu’il a fière allure ce trou de lumière du bout du monde, auquel on accède après avoir nagé une petite centaine de mètres dans le noir d’une grotte, ancien repaire de pirate et recoin secret de chasseurs de nids d’hirondelle, elle est bien séduisante cette plage grande comme un mouchoir de poche, engoncée dans un corset de falaises toutes tapissées d’une végétation exubérante.

au large de Koh Lanta

au large de Koh Lanta

Et bien sûr je ne suis pas la seule à suivre le guide qui fait un usage fantaisiste de son gilet de sauvetage, l’enfilant comme une barboteuse, ce qui lui donne une allure cocasse, avançant à reculons, une lampe anémique sur le front qui nous sert de fanal dans l’obscurité … Il y a nous, et une ou deux grappes d’asiatiques accrochés les uns aux autres et le tout à leur guide qui s’agite  pour entraîner son petit monde à l’aventure…

Déjeuner à l’ombre d’une longue plage blonde,  puis halte en pleine mer, au-dessus des coraux où de sympathiques poissons imprimés de frais jouent à cache cache couleur, pour le plaisir du regard et du doux bercement des bras de la mer, se laisser porter, rêver en apesanteur, le bonheur !

Sur le long trail (bateau traditionnel) une pause fruitée

Sur le long trail (bateau traditionnel) une pause fruitée

PS : C’est bien joli mais il manque une île dans tout ça ! où elle est ? je ne sais toujours pas !

2ème PS : pas de photo ou presque pour les beautés de ce jour là,  …Hélas,  floutée la joliesse de la  grotte d’émeraude …  raté le portrait des petits poissons…

Vtt, long trail, mangrove et fish farm

Fenêtres grandes ouvertes sur la lourdeur de l’après midi, retour de notre excursion du jour (négociée pour éviter le spectacle de singe savant incluse – quelle drôle d’idée –  dans la formule « VTT – Trail boat dans la mangrove »)

Un pick up nous a emmené à fond la caisse vers le nord de l’ile, sa partie sauvage, jusqu’à une petite ville où nous prenons possession de nos vélos, 2 VTT hors d’âge, dont le mien a le pneu avant sous gonflé.

notre passeur

Un bac de bois vermoulu et son passeur parcheminé nous emmènent sur l’autre rive, longue ballade entre les rizières d’abord, d’où émergent parfois un chapeau , parfois un oiseau bleu métallique, ou volent au vent des sachets de plastiques épouvantails de fortune, vie villageoise d’un autre temps que le nôtre, un arrêt pour acheter de l’eau fraiche et des bananes frites, nous quittons la route pour une piste de latérite où notre guide s’essouffle, pédale à la traine, nous trouve « very strong » et met pied à terre à la moindre petite côte, à droite, à gauche hévéas et palmiers, ananas aussi, plantés serrés, pas un chat sur la piste, ni un singe d’ailleurs, au bout du chemin un village sur pilotis, debout dans la vase, deux trois petits cabris à l’abri d’une cage et des oiseaux aussi, un gamin au regard malin qui nous accompagnera avec son père, conducteur du long trail boat.

vers l embarcadère, il faut porter le VTT, heureusement il y a le guide

Embarcadère aux planches disjointes, échelle  instable aux barreaux très espacés sur lesquels le petit descend avec agilité, nous un peu moins, jusqu’au bateau qui nous attend  !

Un adorable moussaillon nous tient compagnie

Un adorable moussaillon nous tient compagnie

Un des petits garçons dans la "fish farm" où nous déjeunons

Un des petits garçons dans la « fish farm » où nous déjeunons

Le long trail boat glisse sur l’eau boueuse, entre les ilots dévorés de mangrove, labyrinthe vert sombre sous le ciel gris de ce jour là,  jusqu’à la ferme des poissons, coquette maison perchée sur l’eau, où nous retrouvons V. épuisé et ravi de sa matinée en Kayac, déjeunons du sempiternel riz frit, sous les photos de la famille qui vit là et meurt aussi, si l’on en croit la photo d’un bébé endormi pour l’éternité dans son linceul tout blanc.

fishfarm à Koh Lanta

fishfarm à Koh Lanta

Excursion à Ko Phi Phi

Dans chaque guest house, hôtel,  restaurant ou bouibouis, des dépliants vantent les excursions organisées pour une demi-journée, une journée ou plus si affinités, les prix sont négociables et le menu aménageable très souvent, mais on ne choisit pas toujours ce qui varie, ça peut être un problème !

Aujourd’hui « One day tour » à Koh Phi Phi avec Lanta Petpailin.

Un pick up vient nous chercher à l’aube, nous emmène au port, où l’on nous colle une étiquette de couleur, différente suivant les opérateurs et les excursions, ce qui permet d’un seul coup d’œil  aux différents intervenants d’être efficace dans le tri sélectif des touristes en quête d’aventure mais pas trop que nous sommes .

nage en eau claire

nage en eau claire

L’aller et le retour sont longs, 2 h, mais le trail boat nous emmène entre les falaises de pierres et de jungle, au coeur de la transparente Pileh Bay  nager et regarder les poissons multicolores que les grains de riz du guide ont attirés. Le ciel hésite entre le grand bleu et le gis, la mer a perdu son calme et nous bouscule et nous trempe d’embruns, en route vers Maya Bay.

Maya Bay où nous faisons halte pour déjeuner sur « la plage » de Di Caprio en compagnie d’un certain nombres d’amateurs, les longs trails boats sont côte à côte et les marins d’eau douce aussi

La Plage à Koh Phi Phi

La Plage à Koh Phi Phi

Brève halte obligée pour nourrir quelques babouins blasés et un peu écœurés avant d’être déposés, en attendant le bateau de retour, au port de Koh Phi Phi, vaste marché aux souvenirs sans charme. Nous nous posons un peu à l’écart pour siroter un jus de coco, les yeux dans la mer, loin du bruit et des mauvaises odeurs à proximité de l’embarcadère !

Arrivée à Koh Lanta

Après un petit déjeuner frugal avec vue sur la mangrove, les singes et les grands oiseaux blancs, nous longeons la rivière en attendant l’heure où le pick up viendra nous chercher pour nous mener au port (le transfert est compris dans le prix du billet que nous achetons directement au gérant de l’hôtel). Il bruine et les falaises se noient dans la brume de la lagune.

Matin de brume sur Krabi

Matin de brume sur Krabi

A l’heure dite un 4 X4 passe nous prendre, nous voilà entassés avec les sacs à dos sur la plate forme arrière, en route vers les port, où nous avons largement le temps de boire un café, d’échanger nos tickets contre d’autres tickets au guichet, avant que le bateau n’avale sa cargaison de touristes qui déposent une pyramides de bagages sur le pont. Longue traversée entre les pitons rocheux,  la lumière tamisée par des nuages qui s’épanchent par intermittence sur  nous. Arrêt en pleine mer, pour déposer et récupérer quelques touristes en quête de solitude sur Ko Jun, une île presque’ inhabitée, à peine quelques paillotes noyées dans la jungle.

douceur du soir à Koh Lanta

douceur du soir à Koh Lanta

Arrivés au port, négociations pour qu’un song taew nous emmène au koh lanta nice beach resort sur lequel nous avons (ou plutôt nos finances ont…) jeté leur dévolu, bungalows  au confort simple mais propres et plutôt calmes au fond d’un jardin, nous n’avons réservé qu’une seule nuit et nous avons bien fait puisque V. négocie pour les nuits suivantes un prix moins élevé, petit déjeuner compris. Nous aurions fait quelques mètres de plus, il y avait un peu mieux, et un peu moins cher…

Départ pour Krabi

Ce matin, nous visitons la maison de Jim Thomson*, un ensemble de maison plutôt, que celui-ci a fait reconstruire, belle architecture typiquement thaîlandaise en teck, coloré de rouge sang pour le protéger de l’humidité et des insectes. Luxe, calme et volupté, beaux objets et bouddhas énigmatiques,  le jardin qu’il a conçu comme sa jungle personnelle, en miniature bien entretenue par une armée de jardiniers. Profondes poteries dans lesquelles évoluent de minuscules poissons, lotus et trèfles d’eau, miroirs de l’âme et chants d’oiseaux, la sérénité à deux pas de la Bangkok affolée !

Maison de Jim Thomson à Bangkok

Aéroport encore, petit grignotage family mart, un taxi  nous a amené ici pour à peine plus qu’en transport en commun (on paie le métro en fonction de la distance parcourue).

1 h  de vol et Arrivée de nuit à Krabi, promptement embarqués dans un taxi qui nous emmène à notre hôtel, il fait très sombre, Au Krabi River Hôtel, j’avise le plat de nouilles sautées dont notre hôte semble se régaler, il  nous indique à deux pas un petit marché de nuit où nous dinons pour 40 baths (1€) sur des tables de plastique bleu, sous la lune.

Vol  de Bangkok à Krabi

Vol de Bangkok à Krabi

Une grosse pluie de mousson me réveille, matin gris, bruine et brume sur la mangrove.

*« Cheville ouvrière de la relance de la commercialisation de la soie thaïlandaise dans le monde, cet esthète de l’art asiatique a fait de son antre un véritable paradis où s’harmonisent végétation tropicale luxuriante, architecture siamoise et objets d’art prisés.
Dès son installation dans le pays à la fin de la Seconde Guerre Mondiale, Jim Thompson s’intéresse d’emblée à la soie que fabrique le pays et apporte un nouveau souffle à ses techniques de production et à son commerce, quelque peu anémique à cette époque. Grand amoureux des arts, il entreprend, à titre personnel, une quête de beaux objets qu’il conserve dans sa maison, l’élément majeur du musée. Il accumule ainsi, durant près de trente ans, un petit trésor de pièces anciennes de toute beauté, datant pour certaines de plusieurs siècles. »

La maison de Jim Thomson

Sur un coup de tête,  la crainte de rater notre avion pour Krabi,   le désir de découvrir la maison de Jim Thomson*,  nous nous faisons déposer à la station de  bus,  drôle de station en tenue de camouflage au milieu des boutiques, on ne l’aurait pas remarquée !

La maison des esprits, jardin de la maison de Jim Thomson à Bangkok

La maison des esprits, jardin de la maison de Jim Thomson à Bangkok

(après de laborieuses négociations avec notre hôtesse, qui nous accorde une remise de 900 baths sur la nuit que nous ne passerons pas dans le resort et  nous escorte à la banque afin que nous la payons en espèces)

Le bus arrive très vite et nous nous installons sur les seules places vacantes, au fond, posée sur les roues,  j’ai le sentiment d’être sur une balancelle et je savoure le décor kitsch de notre carrosse, petits rideaux roses à volants et siège de velours…

Pour les 139 baths (un peu plus de 3 euros) que nous coûte le trajet, nous avons le droit à un petit biscuit et un gobelet d’eau minérale, une petite fille en chaussettes joue, les autres passagers s’assoupissent, par la fenêtre on aperçoit l’étendue des dégâts provoqués par les inondations, monceaux de détritus,  putrides eaux stagnantes, dérisoires digues de sacs de sable, mais c’est le cleaning day et une multitude industrieuse s’applique à nettoyer les vestiges du désastre.

Une petite fille, dans le bus entre Khao Yai et Bangkok

Une petite fille, dans le bus entre Khao Yai et Bangkok

Arrivés à la gare de bus du nord « Mochit », nous sommes pris d’assaut par des chauffeurs en tong qui nous proposent, sans demander où nous allons, des courses à 350 puis 500 baths. La préposée du bureau d’information,  nous indique un taxi tout rose où nous nous enfournons, avec armes et bagages. Celui-ci  nous emmène à destination pour 101 baths … L’inconvénient est que notre chauffeur ne parle pas un mot d’anglais et ne semble pas connaître sa ville, heureusement V. lui indique le chemin et nous arrivons sans encombre, trouvons une chambre et réussissons à nous caser, sans avoir réservé.

Le temps de poser les bagages, nous filons à la boutique,  où le choix des présents est difficile tant les motifs et les couleurs nous enchantent, un petit trajet en métro avant de nous poser dans un resto très cosy installé dans une maison de teck perdue au milieu des buildings, havre de paix dans l’effervescence bruyante de la ville.  Un délicieux curry vert nous y enflamme le palais.

Retour à l’hôtel et tergiversations pour l’hébergement sur les îles…

* « La maison thaïlandaise de Jim Thompson à Bangkok, installée dans la verdure le long du khlong San Sap, est le musée d’un Américain tombé sous le charme du royaume au milieu du siècle passé. Cheville ouvrière de la relance de la commercialisation de la soie thaïlandaise dans le monde, cet esthète de l’art asiatique a fait de son antre un véritable paradis où s’harmonisent végétation tropicale luxuriante, architecture siamoise et objets d’art prisés. »